Est-on plus sujet aux entorses après une entorse ?
Un entorse se déclare suite à une élongation trop importante ou une déchirure du ligament. Classiquement, cela arrive lorsque vous vous tordez la cheville, d’où l’expression « se fouler la cheville ». Nous distinguons deux types d’entorses : l’entorse externe (la plus commune), se situant au niveau de la malléole externe de la cheville, et l’entorse interne, plus rare, se situant sur la malléole interne de la cheville.
Une cheville foulée est douloureuse, et très souvent un oedème apparaît. La cheville est alors gonflée. Une entorse de cheville peut être bénigne (simple foulure), mais aussi grave (fracture).
Quelles sont les conséquences d’une entorse ?
Selon le stade de l’entorse, les conséquences varient :
Dans le cas d’une entorse légère, le patient souffre d’une douleur à l’articulation. Les mouvements sont donc possibles mais un gonflement de l’articulation apparaît dans les heures qui suivent ou le lendemain. Habituellement, on ne constate aucune ecchymose (bleu).
Lors d’une entorse modérée, la douleur à l’articulation limite les mouvements. Un gonflement et un ecchymose apparaissent dans les 4 heures qui suivent le choc.
Une entorse grave se distingue par la perception d’un craquement ou d’une sensation de déchirure et une une douleur intense, qui rend chaque mouvement de l’articulation très difficile. Il est souvent impossible de mettre son poids sur le membre blessé. On aperçoit souvent un gonflement rapide, en quelques minutes et l’apparition d’une ecchymose.
Quels sont les risques d’une nouvelle entorse ?
À long terme, les entorses à répétition peuvent causer de l’arthrose, une maladie caractérisée par la dégradation du cartilage, le tissu qui recouvre l’extrémité des os de toutes les articulations mobiles.
Lorsque l’on suspecte une entorse, il faut arrêter immédiatement toute activité physique entreprise. Ensuite, quelle que soit la gravité de l’entorse, il est recommandé de suivre le traitement « GREC » pendant les 72h qui suit le traumatisme. Celui-ci repose sur quatre principes :
- Glace : il faut appliquer de la glace le plus tôt possible sur l’articulation afin de minimiser le gonflement. En effet, la glace diminue la réaction inflammatoire et l’œdème en resserrant les vaisseaux sanguins. Elle permet aussi d’atténuer la douleur et les saignements lorsqu’il y a eu une déchirure des ligaments
- Repos : Après une entorse, le patient doit se reposer. Cependant, cette période de repos ne doit pas excéder 72h car le mouvement de l’articulation est recommandé et bénéfique pour la guérison de l’entorse. Parfois, notamment pour les entorses graves, le patient doit immobiliser l’articulation plus longtemps. Pour immobiliser la zone touchée, une orthèse rigide ou semi-rigide peut être prescrite par le médecin. Elle limite les mouvements dans l’axe des ligaments endommagés, mais permet les autres mouvements. Plus rarement, il arrive qu’un plâtre soit prescrit, afin d’immobiliser totalement l’articulation
- Élévation : il est recommandé de surélever l’articulation concernée à une hauteur de 10 cm au-dessus du cœur, pendant 2h à 3h tous les jours jusqu’à diminution de la douleur et du gonflement. L’élévation de l’articulation blessée favorise la circulation du sang et celle du liquide inflammatoire pour éviter son accumulation dans l’articulation
- Compression : il faut bander la zone de l’entorse avec un bandage élastique dans le but de réduire le gonflement et les ecchymoses, et soutenir les ligaments blessés, tout en laissant le sang circuler. Il faut donc faire attention à ne pas serrer trop fort
Comment prévenir les futures entorses ?
Traiter l’entorse sans tarder et entreprendre une réadaptation complète de l’articulation (force, souplesse et agilité) est la meilleure façon de prévenir les récidives.
Le port d’une orthèse spécialisée ou d’un « taping » peut parfois être nécessaire quelque temps, au moment du retour au jeu pour les athlètes. Toutefois, les bandages de gaze, de tissu élastique ou d’autres matériaux souples sont inutiles parce qu’ils n’offrent pas suffisamment de soutien pour éviter les traumatismes ligamentaires.
À long terme, il est possible de stabiliser l’articulation sujette à l’entorse par des exercices de renforcement (exercices de proprioception, exercices avec bandes élastiques ou sur planche d’équilibre). Consultez un physiothérapeute, un kinésithérapeute ou un ostéopathe.