Une prothèse du genou est-elle à vie ?
Souvent proposée en cas d’arthrose sévère ou de destruction importante du genou, la pose de prothèse de genou permet de soulager les douleurs, de corriger les déformations de l’articulation et de retrouver un genou fonctionnel. Mais pour combien de temps ? Le Dr Polle vous dit tout sur la durée de vie d’une prothèse de genou.
Quelle est la durée de vie d’une prothèse de genou ?
Le genou est une articulation complexe impliquant 3 os : le fémur, le tibia, et la patella (rotule). Il se compose en réalité non pas d’une mais de 3 articulations :
- l’articulation fémoro-patellaire : entre l’extrémité inférieure du fémur et la rotule
- l’articulation fémoro-tibiale interne : entre le condyle fémoral interne et le plateau tibial interne
- l’articulation fémoro-tibiale externe : entre le condyle fémoral externe et le plateau tibial externe.
Comme toutes les articulations, le genou est recouvert de cartilage. Le cartilage est une substance glissante et dépourvue de terminaisons nerveuses permettant à l’articulation de bouger sans résistance et sans douleur. Pour différentes raisons (arthrose, nécrose osseuse, séquelles de fracture ou d’infection…) ce cartilage peut s’user. Il laisse alors place à l’os sous-jacent qui est rugueux et innervé. L’articulation devient alors progressivement douloureuse et raide.
La durée de vie d’une prothèse de genou de première intention varie en fonction du type de prothèse, des matériaux du couple de frottement de l’articulation prothétique, mais aussi de l’activité du patient (très dynamique ou sédentaire). Toutefois, on peut raisonnablement dire aujourd’hui que la durée de vie d’une prothèse est d’environ 15 à 20 ans, peut-être plus, parfois moins.
Dans quel cas faut-il changer sa prothèse de genou ?
La prothèse de genou a une durée de vie moyenne comprise entre 15 et 20 ans. Au-delà de cette période, il peut être nécessaire de réopérer le genou pour changer la prothèse ou certaines de ses structures. Par ailleurs, certaines causes peuvent justifier une révision de prothèse de genou et une nouvelle opération. Parmi les plus fréquentes, on peut citer :
- Une usure des pièces plastiques, provoquant un relâchement des pièces métalliques et une inflammation dans l’articulation ;
- Un descellement des pièces métalliques fémorale ou tibiale, entraînant une douleur ou une instabilité du genou ;
- Une infection de la prothèse, rare, qui se traduit par l’apparition de rougeurs, de gonflements et d’une chaleur au niveau du genou et d’une fièvre ;
- Une fracture périprothétique concernant l’os situé autour de la prothèse, après un traumatisme ou une fragilité des structures osseuses ;
- Un désalignement ou une instabilité de la prothèse, compromettant le résultat de l’opération et accélérant l’usure de l’articulation.
La révision d’une prothèse de genou est une intervention plus complexe que la pose de prothèse initiale. La décision ne doit pas être prise à la légère. Cette seconde intervention doit être envisagée uniquement en cas d’échec du traitement conservateur et après avoir réévalué les bénéfices et risques du geste opératoire. Il est très important de suivre les recommandations de son chirurgien et de surveiller régulièrement l’état de son genou. En cas de doute ou d’apparition de signes inhabituels, il faut consulter sans tarder.
Dans quel cas la prothèse de genou est-elle indiquée ?
La pose de prothèse de genou est une décision qui doit être prise en concertation avec son chirurgien orthopédique après évaluation des bénéfices et des risques d’une telle opération. Mais elle peut être indiquée chez :
- Les personnes qui souffrent de douleurs du genou persistantes, mal calmées par les traitements médicaux comme les anti-inflammatoires, les antalgiques ou les infiltrations, et qui ne cèdent pas après les mesures mises en place, comme une perte de poids, des séances de kinésithérapie ou le port d’orthèses ;
- Les patients qui expérimentent une limitation fonctionnelle de l’articulation les empêchant de réaliser les activités de la vie de tous les jours, comme marcher, monter et descendre des escaliers, rester debout longtemps, pratiquer un loisir (voyage, jardinage…) ou du sport ;
- Les personnes qui présentent une déformation ou une instabilité du genou susceptible d’engendrer une usure prématurée du cartilage en raison d’une mauvaise répartition des charges.
L’âge n’est pas un critère déterminant pour la pose d’une prothèse au genou. Par ailleurs, il existe différentes prothèses, adaptées à la morphologie et au mode de vie de chaque patient. L’élément essentiel pour garantir le succès de cette intervention est d’être motivé et d’observer une bonne hygiène de vie.