Ligamentoplastie du croisé antérieur
Vous êtes atteint d’une rupture du ligament croisé antérieur et allez bénéficier d’une ligamentoplastie du croisé antérieur sous arthroscopie.
Rupture du ligament croisé antérieur : définition
Les ligaments assurent un rôle de stabilité du genou. Le ligament croisé antérieur est situé à l’intérieur de l’articulation du genou. Il connecte la partie postérieure du fémur à la partie antérieure du tibia. Il protège le tibia d’un glissement en avant, et assure la stabilité du genou durant les mouvements de rotation.
Après un traumatisme, ce ligament peut se rompre, entraînant alors une instabilité du genou et une sensation de blocage. Ces symptômes sont majorés durant la pratique d’activités sportives, ou pendant des mouvements de rotation de la jambe.
Une rupture du ligament croisé antérieur ne se résorbe pas naturellement dans une position efficace. Les séquelles quant à la stabilité du genou peuvent varier d’une personne à une autre. Cette affection empêche la réalisation de certaines pratiques sportives ainsi que certains mouvements de manière optimale. Il peut alors apparaître des lésions des autres ligaments, des ménisques ou encore du cartilage. L’articulation se dégrade petit à petit. Dans ces conditions, le traitement approprié est la ligamentoplastie.
Qu’est-ce qu’une ligamentoplastie du croisé antérieur sous arthroscopie ?
L’opération de ligamentoplastie du croisé antérieur du genou permet de récupérer la stabilité initiale du genou, autorisant ainsi la pratique de tous types de sports, la pleine réalisation des mouvements de rotation tout en évitant les risques de survenue d’autres lésions du genou.
Cette ligamentoplastie vise à remplacer le ligament lésé. Le geste chirurgical est pratiqué sous arthroscopie.
L’arthroscopie permet d’accéder au ligament abimé sans ouvrir l’articulation du genou. Cette méthode respecte toutes les structures anatomiques sans agresser les muscles. L’arthroscopie minimise ainsi la perte de sang, les cicatrices ainsi que la récupération postopératoire. Les conséquences sur le ligament dont on a ôté une partie sont quasi inexistantes. Celui-ci cicatrise, et ses capacités fonctionnelles sont quasiment au même niveau qu’avant l’opération. Cette technique présente donc de nombreux avantages face à une opération de chirurgie traditionnelle.
Modalités du traitement de la rupture du ligament croisé antérieur par le Dr Polle à Bois-Guillaume
La ligamentoplastie du croisé antérieur est une intervention qui dure environ une heure. Elle est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Le type d’anesthésie est décidé par le médecin anesthésiste lors de votre consultation préopératoire, de façon à choisir la meilleure option pour votre état de santé. Généralement, ce geste opératoire nécessite une courte hospitalisation d’environ trois jours.
Un arthroscope munie d’une petite caméra est installé dans l’articulation afin de repérer la rupture du ligament et visualiser les éventuelles lésions cartilagineuses et méniscales coexistantes. Le geste chirurgical à visée réparatrice est ensuite réalisé à l’aide de plusieurs petits instruments que le chirurgien introduit par la même voie d’accès.
Une incision minime est pratiquée afin de retirer une partie d’un des tendons situés à proximité du genou : le tendon rotulien pour la technique de Kenneth-Jones ou deux tendons de la cuisse pour celle du DIDT. Cette partie de tendon est utile pour reconstituer un nouveau ligament, inséré dans le genou à la place du ligament lésé. La pose de vis résorbables permet de le fixer dans un tunnel au fémur et dans un autre tunnel au tibia.
Les atteintes des ménisques éventuelles sont réparées durant la même intervention. Le chirurgien réalise une suture méniscale pour conserver la bonne intégrité des ménisques. En présence d’une lésion non suturable, le praticien procède à son ablation.
En fin d’intervention, le chirurgien met en place un pansement stérile que le patient devra garder pendant une dizaine de jours. Un traitement médical est prescrit pour calmer les douleurs postopératoires. Ce traitement est plus lourd et est bien sûr suivi de manière rapprochée durant toute la convalescence. Par ailleurs, une attelle est mise en place pour protéger et immobiliser le genou.
Après l’intervention
Le patient garde son attelle pendant 15 semaines. La 1re semaine, le genou est maintenu en extension. Des cannes ou béquilles soulagent le genou du poids du corps durant la marche. Dès la 2e semaine, le patient peut se passer de cannes et l’attelle est déverrouillée pour qu’il puisse fléchir le genou. En fin de 3e semaine, le patient peut marcher normalement, sans attelle.
La conduite automobile peut reprendre après un mois en général.
La reprise du travail peut survenir entre 1 et 3 mois après l’opération, selon la profession exercée. Un poste de bureau sédentaire peut être repris plus rapidement.
La pratique de sports dans l’axe (vélo, course à pied, natation) peut se faire à partir du troisième mois. En revanche, il faudra attendre 6 mois pour reprendre les sports d’entraînement. Les automatismes reviennent après 1 ou 2 mois de pratique après la période de repos, c’est le temps nécessaire pour envisager la compétition.
La rééducation postopératoire est généralement effectuée avec votre kinésithérapeute ou dans un centre de rééducation. L’objectif est de réduire les douleurs initiales, de maintenir la souplesse et la mobilité dans un premier temps, puis de récupérer les muscles et les sensations du genou dans un second temps.
Résultats de la ligamentoplastie du croisé antérieur
Les douleurs, blocages et sensations d’instabilité disparaissent très rapidement après l’intervention. Il faudra cependant attendre un délai variant de 3 à 6 mois pour atteindre une récupération totale de la mobilité et de la force musculaire.
L’élément primordial à considérer avant de pousser le genou dans ses limites (surtout dans le sport) est l’état des muscles. Une nouvelle rupture du ligament remplacé peut toujours se produire, il faut donc faire très attention quant aux risques que représente la pratique des sports de pivot comme le football ou le tennis.
Toutefois, les résultats obtenus avec cette technique opératoire sont très bons, car on retrouve la stabilité du genou et une amélioration fonctionnelle chez plus de 90 % des patients opérés.
De plus, le risque de dégradation du cartilage et des ménisques est minimisé sur un genou stable.
Risques et complications d’une ligamentoplastie du croisé antérieur
Toute intervention chirurgicale comporte des risques de complications, liées à l’anesthésie ou au geste.
Les risques, rares, inhérents à la ligamentoplastie du croisé antérieur sont :
- des inflammations exacerbées, pouvant parfois correspondre à une algodystrophie ;
- une raideur de l’articulation en cas de rééducation postopératoire insuffisante ;
- la formation d’un hématome, pouvant nécessiter une évacuation ;
- de manière plus exceptionnelle, une infection de l’articulation nécessitant un lavage du genou et la mise sous antibiotiques avant éventuelle reprise chirurgicale ;
- une phlébite nécessitant un traitement anticoagulant.
Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Votre chirurgien vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération du genou.