Prothèse totale du genou

L’arthrose du genou, ou gonarthrose, est souvent diagnostiquée à la suite de gonalgies (douleurs du genou). Elle est très invalidante dans la vie quotidienne des patients, quelle que soit l’intensité de leur pratique sportive.

L’arthrose est une affection chronique dont les signes cliniques peuvent survenir progressivement, particulièrement après les temps de repos (par exemple, au lever).

L’usure du cartilage conduisant à l’arthrose est irréversible. Ce n’est donc pas une pathologie qui peut guérir spontanément. L’évolution de la maladie tend plutôt vers une dégradation progressive de l’articulation avec des mouvements de plus en plus limités et des difficultés de plus en plus grandes à la marche.

Lorsque les traitements médicaux avec antidouleurs et anti-inflammatoires ne suffisent plus à soulager les douleurs et gênes, il peut être temps d’envisager une intervention chirurgicale.

La chirurgie de pose de prothèse totale du genou vise à soulager la douleur, récupérer la mobilité de l’articulation et reprendre la marche de façon normale.

L’intervention chirurgicale consiste à retirer les zones de cartilage et d’os usées pour les remplacer par des pièces artificielles de la même forme.

Selon votre morphologie, cette opération peut être réalisée par une technique mini-invasive, ce qui minimise le risque d’abîmer les muscles et les tendons de l’articulation. Cette technique permet une récupération postopératoire plus rapide et réduit les risques et complications inhérents à une chirurgie traditionnelle.

Le geste chirurgical dure en moyenne 1 h 30. Il est réalisé sous rachi-anesthésie ou sous anesthésie générale, selon les recommandations de votre anesthésiste en fonction de votre état de santé général et de vos préférences. L’opération nécessite une hospitalisation d’environ 5 jours.

Le chirurgien réalise une incision au niveau de la partie antérieure du genou et un passage à la partie interne de la rotule, afin d’accéder à l’articulation. Le cartilage usé est retiré. Le fémur, le tibia et la rotule sont ensuite préparés afin de recevoir la prothèse totale du genou.

Cette prothèse est composée de trois parties : la partie fémorale, la partie tibiale et la partie rotulienne. Elle est implantée de façon à assurer une stabilité parfaite de l’articulation, et une mobilité la plus totale possible. Il est possible de contrôler son bon positionnement par assistance informatique.

En fin d’intervention, le praticien met en place un pansement stérile que le patient devra garder pendant 15 jours.

Un traitement de la douleur est instauré, ainsi qu’une attelle de cryothérapie afin de diminuer l’oedème et les douleurs, protéger et immobiliser le genou pendant les premiers jours postopératoires.

Le lendemain de l’opération, un kinésithérapeute vous aide à vous lever et à marcher. L’utilisation des cannes durant les premiers jours est vite abandonnée.

Dès le 3e jour, vous pouvez monter et descendre des escaliers.

À la sortie du service, la rééducation commence avec votre kinésithérapeute ou en centre de rééducation.

La reprise de la conduite automobile a lieu dès la fin du 1er mois.

La reprise du travail, selon la profession, peut reprendre après le 2e mois.

La reprise du sport peut se faire dès la fin du 3e mois.

Les résultats de cette chirurgie du genou sont très encourageants puisque le patient expérimente une disparition souvent spectaculaire des douleurs et une récupération rapide de la mobilité et de la force musculaire. Il peut marcher normalement, sans boiter, dans le mois qui suit l’intervention.

La durée de vie moyenne d’une prothèse du genou est de 20 ans. Grâce aux progrès réalisés sur les matériaux utilisés de nos jours, ainsi que le contrôle informatique du bon positionnement de la prothèse, les résultats seront bientôt encore meilleurs avec une longévité encore allongée.

La reprise des activités est souvent complète, mais il est tout de même conseillé d’éviter les sports violents et les travaux de force. Ces activités peuvent en effet augmenter l’usure et réduire la durée de vie de la prothèse du genou, même si celle-ci est composée de matériaux résistants.

Outre les risques imputables à l’anesthésie durant toute opération chirurgicale, il existe des risques, rares, mais possibles, inhérents à la pose de prothèse totale du genou.

Ceux-ci peuvent se manifester par :

• une raideur articulaire, si la rééducation postopératoire est mal prise en charge ;
• des réactions inflammatoires pouvant parfois correspondre à une algodystrophie (rare, résolutive grâce à de nouveaux traitements) ;
• un hématome pouvant nécessiter une évacuation en cas de saignement trop important ;
• une infection, de manière très exceptionnelle, nécessitant la prescription d’antibiotiques longue durée et un éventuel changement de prothèse (un lavage du genou + la prise d’antibiotiques suffisent en cas de détection rapide) ;
• des lésions des nerfs entourant le genou, occasionnant douleurs et perte de sensibilité de certaines parties de la jambe ;
• une phlébite, nécessitant la prise d’anticoagulants.

Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Le Dr Polle vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération du genou.