Prothèse unicompartimentale du genou

L’arthrose signifie que le cartilage des surfaces de glissement d’une articulation s’use. Cette usure est associée à des remaniements de l’os sous-jacent. Cette affection peut toucher tout le genou ou seulement une partie. Elle entraîne des douleurs et une raideur de l’articulation, ainsi qu’une difficulté à la marche. L’usure du cartilage est irréversible : l’arthrose ne peut guérir spontanément.

Des traitements médicaux peuvent soulager les symptômes, de même que l’utilisation d’une canne. Toutefois, plus l’articulation se dégrade, plus les mouvements sont difficiles et limités. Lorsque les médicaments ne suffisent plus à soulager la douleur et la gêne, peut alors se poser la question d’une chirurgie du genou.

La chirurgie visant à soigner l’arthrose permet de supprimer les douleurs, de récupérer la mobilité du genou et de remarcher de façon normale.

La pose d’une prothèse de genou est l’intervention chirurgicale recommandée dans ce type de pathologie. Elle consiste à remplacer les parties de l’articulation usées (os, cartilage) par des implants artificiels ayant la même forme.

Si l’usure n’atteint qu’une seule partie du genou, il est possible d’avoir recours à une prothèse unicompartimentale (partielle) plutôt qu’à une prothèse totale de genou. L’utilisation de ce type de prothèse permet de remplacer seulement les zones abîmées en épargnant les parties naturelles du genou qui ne sont pas touchées par l’arthrose.

Le geste chirurgical dure en moyenne 1 heure. Il nécessite une hospitalisation d’environ 5 jours. La pose de prothèse unicompartimentale du genou se déroule soit sous rachi-anesthésie soit sous anesthésie générale. C’est le médecin anesthésiste qui choisit avec vous le type d’anesthésie adapté à votre état de santé.

La pose de prothèse unicompartimentale est réalisée par une technique mini-invasive. Cela signifie que la méthode employée préserve au mieux les muscles et les tendons entourant le genou. Cette technique présente donc des avantages par rapport à la chirurgie traditionnelle comme une récupération postopératoire plus rapide.

Le chirurgien réalise une incision au niveau de la partie antérieure du genou. Il crée ensuite un passage sur le côté de la rotule pour accéder à l’articulation. Le cartilage usé est retiré. Le cartilage et l’ensemble des ligaments sains sont préservés.

La partie usée du tibia et celle du fémur sont préparées. Puis, le spécialiste insère une prothèse composée d’une pièce tibiale et d’une pièce fémorale. Une assistance informatique aide à contrôler son bon positionnement. La prothèse permet d’obtenir une stabilité parfaite du genou et une mobilité optimale.

En fin d’opération, le praticien place un pansement stérile que le patient devra garder pendant 15 jours.

Un traitement de la douleur est instauré. Le patient devra porter une attelle de Cryothérapie pour éviter l’œdème et les douleurs.

Le lendemain de l’opération, un kinésithérapeute vous aide à vous lever et à marcher. L’utilisation des cannes durant les premiers jours est vite abandonnée.

Dès le 3e jour, vous pouvez monter et descendre des escaliers.

À la sortie du service, la rééducation commence avec votre kinésithérapeute ou en centre de rééducation.

La reprise de la conduite automobile a lieu dès la fin du 1er mois.

La reprise du travail, selon la profession, peut reprendre après le 2e mois.

La reprise du sport peut se faire dès la fin du 3e mois.

Les résultats de cette chirurgie du genou sont très encourageants puisque le patient expérimente une disparition souvent spectaculaire des douleurs et une récupération rapide de la mobilité et de la force musculaire. Il peut marcher normalement, sans boiter, dans le mois qui suit l’intervention.

La durée de vie moyenne d’une prothèse du genou est d’une quinzaine d’années. Grâce aux progrès réalisés sur les matériaux utilisés de nos jours, ainsi que le contrôle informatique du bon positionnement de la prothèse, les résultats seront bientôt encore meilleurs avec une longévité allongée.

La reprise des activités est souvent complète, mais il est tout de même conseillé d’éviter les sports violents et les travaux de force. Ces activités peuvent en effet augmenter l’usure et réduire la durée de vie de la prothèse du genou, même si celle-ci est composée de matériaux résistants.

Outre les risques imputables à l’anesthésie durant toute opération chirurgicale, il existe des risques, rares, mais possibles, inhérents à la pose de prothèse unicompartimentale du genou.

Ceux-ci peuvent se manifester par :

• une raideur articulaire, si la rééducation postopératoire est mal prise en charge ;
• des réactions inflammatoires pouvant parfois correspondre à une algodystrophie (rare, résolutive grâce à de nouveaux traitements) ;
• un hématome pouvant nécessiter une évacuation en cas de saignement trop important ;
• une infection, de manière très exceptionnelle, nécessitant la prescription d’antibiotiques longue durée et un éventuel changement de prothèse (un lavage du genou + la prise d’antibiotiques suffisent en cas de détection rapide) ;
• des lésions des nerfs entourant le genou occasionnant douleurs et perte de sensibilité de certaines parties de la jambe ;
• une phlébite, nécessitant la prise d’anticoagulants.

Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Le Dr Polle vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération du genou.