Consultation avec l’anesthésiste

L’anesthésie est l’acte qui permet de bloquer la transmission du signal douloureux émis par les tissus manipulés lors d’une opération jusqu’au cerveau, par les nerfs. Elle permet aussi aux muscles de se relâcher, améliorant ainsi les conditions chirurgicales.

En fonction du type d’intervention chirurgicale, plusieurs techniques d’anesthésie sont envisageables. Si votre chirurgie nécessite une anesthésie générale, votre corps est entièrement endormi. Si une anesthésie locorégionale est retenue, vous restez conscient et on endort uniquement la zone à opérer.

La consultation auprès du médecin anesthésiste est obligatoire avant de pouvoir bénéficier d’une intervention chirurgicale. Elle est programmée au minimum 48 heures avant la chirurgie.

Durant celle-ci, vous discutez avec le médecin anesthésiste des meilleures options selon le type d’intervention chirurgicale, de votre état de santé général, de votre traitement habituel, de votre âge, de vos allergies et de vos préférences.

L’anesthésiste peut demander la réalisation d’examens, comme un bilan sanguin, pour s’assurer de toute absence de contre-indication.

Peu importe la technique retenue, il est nécessaire d’être à jeun depuis la veille minuit avant une anesthésie (sans boire, manger ni fumer).

C’est l’anesthésiste-réanimateur qui réalise l’anesthésie au bloc opératoire. Le bloc opératoire est équipé de tout le matériel nécessaire pour assurer votre sécurité. Lorsque vous êtes installé, celui-ci vient discuter avec vous de la technique retenue lors de votre consultation. Il place ensuite une perfusion et des capteurs sur votre peau pour contrôler la bonne efficacité de l’anesthésie et vous surveiller tout le long de l’opération.

Anesthésie générale

L’anesthésiste vous injecte une association de médicaments qui vont vous plonger dans un sommeil profond. Un apport d’oxygène est assuré par un masque ou un tube.

Le médecin surveille votre niveau d’endormissement, le relâchement de vos muscles et votre tension artérielle. Il contrôle aussi l’anesthésie durant toute la chirurgie. Vous ne sentez rien durant le geste chirurgical et ne vous souvenez pas de l’opération.

Après l’intervention, on vous réveille et votre médecin met en place le traitement antidouleur nécessaire.

Anesthésie locorégionale

L’anesthésie ne concerne que la partie du corps qui va être opérée, vous restez conscient durant l’intervention. Il existe :

L’anesthésie par bloc neurologique, qui endort un seul membre supérieur ou inférieur. Le médicament anesthésiant est injecté à proximité des nerfs responsables de la sensibilité du membre concerné. Un neurostimulateur (détecteur d’influx électrique) est au préalable utilisé pour trouver le bon emplacement des nerfs concernés. L’injection de l’anesthésiant a lieu après ce repérage.

Une gaine souple est maintenue durant toute l’opération pour permettre à l’anesthésiste d’injecter à nouveau le produit pendant la chirurgie en cas de besoin, et après le geste pour éviter les douleurs postopératoires. Cette gaine est retirée au second jour postopératoire par une infirmière.

L’anesthésie épidurale est la technique utilisée durant les accouchements. Elle consiste à endormir les deux jambes et est donc possible seulement lorsque la chirurgie concerne les membres inférieurs. L’injection est réalisée dans le bas du dos, au contact des nerfs reliant la moelle épinière aux jambes. Les deux jambes sont endormies. Cette anesthésie va se prolonger pendant quelques heures après la chirurgie, ce qui permet de soulager les douleurs postopératoires.

Dans certains cas, les anesthésies locorégionales ne sont pas assez efficaces. Dans ces conditions, le recours à une anesthésie générale est possible en cours d’intervention.

Toutes ces techniques sont régulièrement associées entre elles pour vous proposer le meilleur confort pendant et après l’intervention chirurgicale.

Après la chirurgie, l’équipe de soins vous place en salle de réveil, et ce, quelle que soit l’anesthésie réalisée. Vous pouvez y rester d’une demi-heure à plusieurs heures selon le type de chirurgie, le type d’anesthésie, votre âge ou votre état de santé.

La salle de réveil permet de surveiller les patients juste après un acte chirurgical, et d’observer et modifier le traitement antidouleur.

Puis, vous retournez dans votre chambre. Une infirmière prendra le relai de la surveillance de votre état général et de votre traitement contre la douleur. Ce dernier est poursuivi selon les prescriptions du médecin.

En cas d’anesthésie locorégionale, la sensibilité et la motricité de la partie endormie de votre corps réapparaissent progressivement. Après validation de l’anesthésiste ou de l’équipe médicale, il vous sera donné une collation. Votre médecin vous rend visite en fin de journée pour s’assurer que tout va bien, adapter le traitement antidouleur et votre traitement habituel si vous en avez un. Il passera vous voir ensuite tous les jours durant votre hospitalisation.

L’anesthésie génère encore aujourd’hui de nombreuses craintes chez les patients qui doivent se faire opérer. Chez certaines personnes, la peur de l’anesthésie est encore plus présente que la peur de la chirurgie en elle-même.

Pourtant, les techniques d’anesthésie ont considérablement évolué ces 20 dernières années. Elles ont permis de réduire le temps de récupération et de mieux prendre en charge la douleur consécutive à l’intervention. C’est notamment le cas avec la démocratisation des anesthésies locorégionales, particulièrement adaptées aux chirurgies orthopédiques et qui représentent aujourd’hui près de 90 % des types d’anesthésies réalisées à nos patients.

La consultation d’anesthésie permet d’évoquer avec vous les éventuels risques et complications associés à chaque technique d’anesthésie. Le médecin vous donnera toutes les informations à connaître avant de bénéficier de l’intervention et se tiendra à votre disposition en cas de besoin.